Faits saillants
2017–2018
Alexander Shelley et l’Orchestre du CNA ont connu une année couronnée de succès, marquée par un festival sous le thème de la nordicité, une pléiade d’artistes invités, des débuts sensationnels, et le dernier volet d’une ambitieuse tournée des provinces et territoires du pays.
La saison s’est amorcée les 13 et 14 septembre avec Alexander Shelley au podium d’œuvres de Richard Strauss et de Ravel, et Itzhak Perlman interprétant quelques-unes des plus belles musiques de film. La même semaine, l’Orchestre se produisait au Gala du CNA avec la légendaire auteure-compositrice-interprète k.d. lang, ainsi que la jeune Kalolin Johnson, une brillante chanteuse micmaque d’Eskasoni, en Nouvelle-Écosse, qui a partagé la scène pour la première fois avec l’Orchestre en mai 2017, dans le cadre du volet atlantique de la Tournée Canada 150.
Du 3 au 14 octobre, le festival Visions boréales s’est penché sur notre rapport au nord, et a célébré deux jalons importants : les 150 ans de la Confédération canadienne et le centenaire de la Finlande. Parmi les nombreux faits saillants, le festival comportait un florilège d’œuvres symphoniques de Jean Sibelius, compositeur phare de la Finlande, et la première prestation en Amérique du Nord de l’Orchestre de chambre de Laponie avec le violoniste et maestro John Storgårds, premier chef invité de l’Orchestre du CNA. Le public a aussi pu profiter de deux commandes conjointes de l’Orchestre du CNA : un concerto pour trois violons de la Canadienne Alexina Louie mettant en vedette les violons solos de l’Orchestre du CNA (Yosuke Kawasaki), et des orchestres symphoniques de Toronto (Jonathan Crow) et Montréal (Andrew Wan); et, en création mondiale, Nameless Seas du compositeur canadien Matthew Whittall, interprété par la célèbre pianiste canadienne Angela Hewitt, dédicataire de l’œuvre.
La Tournée Canada 150 de l’Orchestre s’est poursuivie dans l’Ouest canadien, du 17 octobre au 6 novembre, avec 9 concerts et 130 activités éducatives à Winnipeg, Saskatoon, Calgary, Edmonton, Victoria, Vancouver et Whitehorse. Le pianiste Jan Lisiecki de Calgary s’est joint à la liste toute canadienne de solistes qui comprenait la soprano Erin Wall et l’actrice Monique Mojica. Les moments forts ont été la présentation à Calgary et Vancouver de l’œuvre multimédia Réflexions sur la vie, une commande du CNA qui évoque quatre Canadiennes remarquables, et la brillante prestation de la violon solo associée Jessica Linnebach dans sa ville natale d’Edmonton. Du 4 au 9 décembre, l’Orchestre a bouclé la Tournée Canada 150 avec deux concerts qui ont fait salle comble, et plus d’une vingtaine d’activités éducatives et communautaires à Iqaluit et Yellowknife.
Les 23 et 24 novembre, le chef émérite et violoniste Pinchas Zukerman était de retour à la Salle Southam, mettant son timbre poli et son expressivité sans pareille au service du Concerto pour violon no 1 de Haydn, en plus de diriger une superbe interprétation de la Symphonie no 2 de Beethoven. Le premier concert rendait hommage à la très honorable Beverley McLachlin, juge en chef sortante de la Cour suprême du Canada et mélomane passionnée.
Le 20 décembre, le violoniste virtuose Joshua Bell a joué L’homme au violon avec l’Orchestre du CNA, dirigé par Alexander Shelley, dans le cadre d’un concert des Fêtes. Commande conjointe du CNA et du Kennedy Center de Washington (D.C.), l’œuvre a été composée par Anne Dudley, lauréate d’un prix GRAMMY, avec une animation du studio Normal de Montréal. Adaptée d’un livre populaire pour enfants écrit par la Canadienne Kathy Stinson et illustré par Dušan Petričić, l’œuvre relate l’expérience de Bell dans une station de métro à Washington où il jouait comme musicien anonyme.
Les 10 et 11 janvier, Karina Canellakis, jeune chef d’orchestre américaine à surveiller, a fait ses débuts au CNA, dirigeant Jessica Linnebach dans le Concerto pour violon no 2 de Bartók. Les 20 et 21 février, le célèbre pianiste québécois Alain Lefèvre a joué le monumental Concerto de l’asile du Québécois Walter Boudreau, dirigé par Alexander Shelley. L’œuvre rend hommage au poète et écrivain québécois Claude Gauvreau, l’un des seize jeunes artistes et intellectuels signataires du Refus global, un manifeste publié en 1948 et reconnu comme l’un des documents artistiques et sociaux les plus importants et controversés du Québec moderne. Le programme comportait aussi Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Les concerts ont été enregistrés en vue d’une diffusion ultérieure sous étiquette Analekta (Montréal).
Les 1er et 2 mars, l’éminent saxophoniste de jazz américain Branford Marsalis a joué le Concerto pour saxophone de Glazounov avec l’Orchestre. Il s’est aussi produit comme chambriste dans le cadre de la série Musique pour un dimanche après-midi au Musée des beaux-arts du Canada. Les 4 et 6 avril, la superbe jeune pianiste italienne Beatrice Rana a fait ses débuts au CNA dans l’émouvant Concerto pour piano no 1 de Brahms. Ce programme a été repris par Alexander Shelley et l’Orchestre du CNA à l’occasion d’un concert, présenté par l’Orchestre symphonique de Montréal, qui marquait les débuts du maestro à la Maison symphonique.
Deux remarquables chefs d’orchestre ont fait leurs débuts au CNA au printemps : Xian Zhang, directrice musicale de l’Orchestre symphonique du New Jersey – l’une des rares femmes dans le monde à la tête d’un orchestre de cette importance –, a dirigé le concert des 18 et 19 avril avec le pianiste québécois Louis Lortie; et les 2 et 3 mai, le chef d’orchestre finlandais de 22 ans Klaus Mäkelä a dirigé un programme entièrement russe avec le célèbre pianiste britannique Stephen Hough.
Le Concerto Empereur de Beethoven, interprété par l’extraordinaire pianiste américain Emanuel Ax, et Ein Heldenleben (Une vie de héros) de Richard Strauss sont venus conclure la saison les 23 et 24 mai. Le premier de ces deux concerts était dédié à Peter Herrndorf, président et chef de la direction sortant du CNA, qui a tiré sa révérence le 2 juin 2018 au terme d’un mandat exceptionnellement fructueux de près de 19 ans.
Danse CNA, sous la conduite de la productrice générale Cathy Levy, a accueilli 48 prestations de 20 compagnies, dont trois exclusivités canadiennes, deux coproductions, onze artistes et compagnies à leurs débuts au CNA, et a maintenu un engagement fort en faveur de la danse et de la création canadiennes.
Le coup d’envoi a été donné en septembre avec l’un des événements les plus attendus de l’année : trois représentations à la Salle Southam de la compagnie de danse contemporaine renommée Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Cette exclusivité canadienne s’amorçait avec le captivant Café Müller, suivi du Sacre du printemps, chef-d’œuvre de Bausch regroupant 34 danseurs sur une scène couverte de terre, mû par l’intense et révolutionnaire partition de Stravinsky, jouée par l’Orchestre du CNA sous la direction de Joana Carneiro. Les 4 et 5 octobre, la compagnie Tero Saarinen de Finlande présentait au Théâtre Babs Asper Morphed, une œuvre qui se penche sur la thématique de l’identité masculine.
De nombreux artistes et compagnies de la scène internationale ont fait leurs débuts au CNA. À la Salle Southam, on a ainsi pu découvrir le Semperoper Ballett Dresden d’Allemagne dans sa relecture du Lac des cygnes en exclusivité canadienne (9-11 novembre), le Legend Lin Dance Theatre de Taïwan dans Résurgences oniriques (20 janvier) et la compagnie de cirque contemporaine Circa d’Australie dans Opus (5 mai), tandis qu’au Théâtre Babs Asper, l’artiste de cirque et chorégraphe français Yoann Bourgeois présentait sa pièce ’ensemble Celui qui tombe (9-10 mars) et La Veronal d’Espagne interprétait Siena (2-3 février).
Les compagnies et artistes canadiens se sont également illustrés. L’un des moments forts a été Nijinsky par le Ballet national du Canada (25-27 janvier), saisissant ballet de John Neumeier sur la vie et l’art du légendaire danseur et chorégraphe Vaslav Nijinsky. Les trois représentations à la Salle Southam ont fait salle comble. Une autre production inspirée d’un artiste de légende, canadien cette fois, a enchanté les amateurs de danse : Dance Me, hommage multimédia au poète et auteur-compositeur-interprète Leonard Cohen, créé par BJM – Les Ballets Jazz de Montréal en collaboration avec les chorégraphes Annabelle Lopez Ochoa, Andonis Foniadakis et Ishan Rustem (23-24 février). Les deux représentations à la Salle Southam ont aussi fait salle comble.
Étoiles montantes, Joshua Beamish, Belinda McGuire, la Cie Mossoux-Bonté, Laurie Young et Daina Ashbee ont fait leurs débuts au CNA dans le cadre de Face à Face (26-28 octobre). La série a célébré son nouveau partenariat avec La Nouvelle Scène Gilles Desjardins et poursuivi celui qui l’unit à la Série Danse 10 du Centre de danse contemporaine, tous deux codiffuseurs de l’événement. Autres Canadiens à l’affiche cette saison : la sensation vancouvéroise Shay Kuebler/Radical System Art dans Telemetry (26-28 avril) au Studio Azrieli, et le Royal Winnipeg Ballet du Canada à la Salle Southam dans Dracula (12-14 avril) et sept représentations de Casse-Noisette, en décembre.
En matière d’appui à la création canadienne, Danse CNA a une longue feuille de route. Sont venues s’y ajouter cette saison les coproductions Some Hope for the Bastards (20-21 avril, Théâtre Babs Asper) et Solitudes Duo (15-17 février, Studio Azrieli) des Montréalais Frédérick Gravel et Daniel Léveillé, respectivement. La Danse a aussi lancé son Programme des artistes invités, appuyé par le Conseil des arts du Canada, avec comme première résidente la chorégraphe et interprète Dana Michel, une native d’Ottawa domiciliée à Montréal.
Depuis qu’elle est entrée en poste, la directrice artistique Jillian Keiley s’est engagée activement dans les questions liées à la diversité sur scène et aux récits qui y sont présentés. Cette saison, cinq des huit productions à l’affiche des séries sur abonnement du Théâtre anglais étaient des histoires racontées par des personnes de couleur et traitant de leur réalité.
La saison s’est ouverte au Théâtre Babs Asper avec la sensationnelle nouvelle comédie musicale Onegin d’Amiel Gladstone et Veda Hille. Basé sur le poème de Pouchkine et l’opéra de Tchaïkovsky, le spectacle a été mis en scène par Gladstone et produit par The Musical Stage Company (Toronto) en collaboration avec le Théâtre anglais. En octobre, au Studio Azrieli, le Théâtre anglais a produit en création mondiale Sir John A: Acts of a Gentrified Ojibway Rebellion, une œuvre commandée à Drew Hayden Taylor et mise en scène par Jim Millan. Également en octobre, les auditoires du Théâtre Babs Asper ont pu voir King of the Yees (Gateway Theatre, Richmond), qui se penchait sur les tensions entre les générations et les cultures dans un quartier chinois moderne d’Amérique du Nord.
Deux productions novatrices ont captivé les auditoires en janvier. Mr. Shi and His Lover, une pièce d’opéra-théâtre produite par le Macau Experimental Theatre, Music Picnic et la Point View Art Association, et écrite par Njo Kong Kie et Wong Teng Chi, a pris l’affiche au Studio Azrieli. Le spectacle était présenté essentiellement en mandarin, avec surtitres anglais. Et au Théâtre Babs Asper, 887 de Robert Lepage (Ex Machina, Québec), œuvre autobiographique sur l’enfance du dramaturge dans le Québec des années 1960, a ému et fasciné le public.
En mars, au Théâtre Babs Asper, la production du Théâtre anglais de carried away on the crest of a wave de David Yee, dans une mise en scène de Kim Collier, examinait l’impact du tsunami de 2004. En avril, Sal Capone: The Lamentable Tragedy of, l’histoire d’un groupe de hip-hop dont le DJ est victime de brutalité policière, a été présenté au Studio Azrieli par Boldskool (Vancouver) en association avec Holding Space Productions. Le même mois, le Théâtre anglais a présenté au Théâtre Babs Asper le très applaudi Betroffenheit, une coproduction de l’Electric Company Theatre, Kidd Pivot et Danse CNA. La saison s’est conclue au Théâtre Babs Asper avec Up to Low, histoire à la fois drôle et touchante d’un passage à l’âge adulte, adaptée du roman du même nom de Brian Doyle d’Ottawa et mise en scène par Janet Irwin.
Le Théâtre anglais joue un rôle important sur la scène du théâtre canadien. En octobre 2017, le département a effectué sa première tournée en près de 20 ans, amenant la production de 2013 de Jillian Keiley de Tartuffe, adapté par le comédien et auteur Andy Jones, dans cinq collectivités de Terre-Neuve. De plus, par l’intermédiaire des Collaborations, le Théâtre anglais a appuyé des compagnies théâtrales développant de nouvelles œuvres partout au pays. Il a aussi continué d’ouvrir la voie en matière d’accessibilité et d’inclusion : l’artiste sourd Jack Volpe et l’artiste aveugle Bruce Horak se sont vu confier des rôles clés dans la production A Christmas Carol, qui comportait une représentation avec interprétation simultanée en langage ASL, une représentation avec description sonore, et une « visite tactile » des costumes, accessoires et maquettes du décor de la pièce.
En 2017–2018, les spectateurs du Théâtre français ont pu découvrir 17 productions originales et audacieuses. Parmi les moments phares, citons la première mondiale du Wild West Show de Gabriel Dumont, qui relate avec flamboyance l’épopée de la lutte des Métis de l’Ouest canadien. Réunissant dix auteurs, autant d’interprètes et une imposante équipe de concepteurs issus de diverses cultures et provenant d’un peu partout au pays, ce spectacle ambitieux a lancé la saison du Théâtre français avant d’être présenté à Montréal, Winnipeg, Saskatoon et Québec.
La directrice artistique Brigitte Haentjens a offert deux envoûtantes créations : La Bibliothèque-interdite, un opéra-tango intimiste et lyrique inspiré par l’univers de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, et réalisé en collaboration avec le compositeur et musicien Denis Plante et le comédien Sébastien Ricard; et Dans la solitude des champs de coton, une stupéfiante joute verbale entre un dealer (Hugues Frenette) et un client (Sébastien Ricard) écrite par Bernard-Marie Koltès.
Le Théâtre français a également présenté, en exclusivité canadienne, deux spectacles d’envergure venus d’Europe. Après une tournée aux États-Unis, la pièce L’état de siège d’Albert Camus, mise en scène par Emmanuel Demarcy-Mota et interprétée par l’illustre troupe du Théâtre de la Ville de Paris, a pris d’assaut le Théâtre Babs Asper en novembre. En avril, c’est l’emblématique collectif belge flamand tg STAN qui y livrait une version rafraîchissante de la mythique Cerisaie de Tchekhov.
Les productions du volet Enfance-jeunesse étaient tout aussi épatantes que celles de la programmation régulière. Par exemple, en mars, les enfants de 18 mois à 5 ans ont fait la découverte des mystères de la création de l’univers avec Magie lente de la compagnie Des mots d’la dynamite. Puis, en avril, les plus grands ont eu la chance de voir Et si Roméo & Juliette…, un classique revisité par la compagnie de mouvement acrobatique DynamO Théâtre, et, le mois suivant, Romanzo d’infanzia, un spectacle époustouflant créé par des artistes italiens et présenté en tournée partout dans le monde depuis plus de 20 ans. Le Théâtre français s’est ensuite tourné vers la communauté sourde et malentendante, offrant Traversée, spectacle de la compagnie de création Voyageurs immobiles qui met en scène une comédienne sourde, et a mis en lumière l’adolescence dans tous ses états en réunissant sur scène des adolescents de la région et des comédiens professionnels dans Impatience, de L’eau du bain.
En 2017–2018, l’historique nouveau Département de théâtre autochtone du CNA a commencé à préparer le terrain pour sa première saison, en 2019, en recrutant une équipe des plus talentueuses.
Nlaka’pamux de la Première Nation Lytton (C.-B.), le dramaturge, comédien et metteur en scène primé Kevin Loring a amorcé son mandat au poste de directeur artistique fondateur. Il s’est fait connaître du grand public en remportant le Prix du Gouverneur général pour la dramaturgie de langue anglaise, en 2009, pour sa pièce Where the Blood Mixes. Il a sillonné le pays tout au long de l’année, faisant part de ses plans, cultivant ses appuis, échangeant avec des artistes, des leaders et des alliés des Premières Nations, et assistant à des spectacles créés par des artistes autochtones. Il a aussi exposé sa vision à la faveur de plusieurs allocutions éloquentes au CNA, notamment au Sommet national de nation à nation de l’Institut sur la gouvernance, au congrès annuel de la Professional Association of Canadian Theatres, et à l’occasion d’un dîner en l’honneur de Peter Herrndorf, président et chef de la direction sortant du CNA, qui a permis de récolter au-delà de 1,1 M$ (net) pour le Théâtre autochtone. À ce jour, plus de 2 M$ ont été amassés auprès de donateurs de tout le pays en appui au nouveau département.
Lori Marchand, personnalité influente de la scène nationale du théâtre professionnel, s’est jointe à l’équipe en avril à titre de directrice administrative. Forte de plus de dix ans d’expérience comme directrice générale du Western Canada Theatre de Kamloops, Marchand est membre de la Nation Syilx, et a grandi en territoires algonquin et secwepemc. L’artiste et chercheuse Lindsay Lachance, titulaire d’un doctorat en dramaturgie autochtone de l’Université de la Colombie-Britannique, a débuté comme associée artistique en février. Mairi Brascoupé, qui détient une maîtrise en design de Central Saint Martins au R.-U., complète l’équipe à titre de coordonnatrice du rayonnement communautaire. Lachance et Brascoupé sont toutes deux des Algonquines de la Nation Anishinaabe.
Sous la houlette de la productrice générale Heather Gibson, CNA Présente a mis à l’affiche, une fois de plus, quelques-uns des plus brillants artistes de la scène musicale canadienne, proposant plus de 130 concerts qui ont attiré au-delà de 41 000 spectateurs au total.
Les moments forts ont été nombreux. L’icône canadienne Bruce Cockburn a amorcé la saison le 22 septembre. En octobre, les auteures-compositrices-interprètes Oh Susanna et Sarah MacDougall se sont produites à la Quatrième Salle, et David Myles d’Halifax, au Studio Azrieli. Trente-cinq artistes et groupes étaient à l’affiche en novembre, dont les artistes francophones Beyries et Philippe B à la Quatrième Salle, Klô Pelgag et Kellylee Evans avec Petr Cancura au Studio Azrieli, et Blackie and the Rodeo Kings à la Salle Southam.
Le 9 février, CNA Présente a collaboré avec le festival MEGAPHONO d’Ottawa pour présenter deux spectacles. La Collaboration Native North America regroupait des artistes autochtones chevronnés qui figurent sur l’album-compilation Native North America (Vol. 1), en nomination pour un prix GRAMMY, dont Duke Redbird, Willie Thrasher et Linda Saddleback, ainsi qu’Alanis Obomsawin, qui rendait hommage au poète et auteur-compositeur Willie Dunn. Le deuxième spectacle réunissait les chanteurs Trails, Keturah Johnson et LUKA.
En mars, on a pu voir l’artiste afro-canadienne Laetitia Zonzambé à la Quatrième Salle, Rose Cousins de la côte Est au Théâtre Babs Asper et le légendaire Randy Bachman à la Salle Southam. En avril, le groupe québécois Avec pas d’casque a joué à la Quatrième Salle, et Donovan Woods and the Opposition, finaliste aux prix JUNO, s’est produit au Théâtre Babs Asper. Et en mai, les LYNNeS, un duo formé de Lynn Miles et Lynne Hanson, ont lancé leur nouvel album à la Quatrième Salle avec deux représentations qui ont fait salle comble.
CNA Présente a créé les Vendredis à la Quatrième, une série musicale dynamique présentée dans une Quatrième Salle fraîchement rénovée qui s’est révélée extrêmement populaire. A aussi été lancée l’initiative CNA Présente partout au pays, qui a soutenu la présentation de près de 40 concerts dans 10 villes canadiennes et dont le but est de construire un réseau d’organisations musicales et de promoteurs locaux qui travailleront ensemble pour encourager le talent, aider les artistes à se faire connaître à l’échelle nationale et mettre sur pied des projets de tournée. Tant les organisations que les artistes profiteront des réseaux nationaux établis.
Un certain nombre d’artistes légendaires s’est produit dans le cadre du volet Variétés du CNA cette saison. Le saxophoniste Kenny G, lauréat d’un prix GRAMMY, a joué ses grands succès à la Salle Southam le 1er décembre. Le 21 janvier, Calypso Rose, la reine de la musique calypso, s’est produite à la Salle Southam avec la formation locale Kobo Town, lauréate d’un prix JUNO. Et le 26 mai, l’auteure-compositrice-interprète soul américaine Bettye LaVette a livré une prestation remarquable au Théâtre Babs Asper.
Le CNA est aussi un carrefour pour les organisations artistiques et artistes locaux. Parmi les faits saillants, mentionnons le spectacle du Rock Camp For Girls+ (5 novembre); La chanson française des Contes Nomades (9 décembre); et une soirée consacrée à la musique du spectacle Grievous Angel: the Legend of Gram Parsons, présentée par le promoteur local Michael Bate (31 mars).
Le Fonds national de création, une importante initiative visant à aider les artistes et organisations artistiques du pays à créer de nouvelles œuvres ambitieuses, a lancé officiellement ses activités le 1er novembre 2017. Piloté par la productrice artistique Heather Moore, le Fonds a pour objectif de changer les conditions de la création au Canada, en investissant jusqu’à 3 M$ par année dans 15 à 20 créations prometteuses en musique, en théâtre, en danse et en arts d’interprétation interdisciplinaires. Le Fonds est alimenté par des sommes recueillies auprès de généreux donateurs de tout le pays qui ont répondu favorablement à la Campagne d’appui à la création de la Fondation du Centre national des Arts, laquelle a surpassé son objectif de 25 M$.
L’équipe du Fonds a organisé plus de 80 rencontres avec des artistes de tout le Canada pour s’enquérir de leurs projets à venir, et pour les encourager à tenir compte du Fonds dans leur processus de planification. L’équipe a assisté à des prestations, des ateliers, des présentations et différentes activités de l’industrie, tout en nouant des liens avec les artistes et les organisations artistiques. Elle a aussi consulté fréquemment les membres de l’équipe de direction artistique du CNA, et rencontré deux fois le Comité consultatif national du Fonds, un groupe d’artistes et de professionnels des arts chevronnés qui ne prend pas de décisions d’investissement, mais offre des conseils et des points de vue éclairés à l’équipe du Fonds.
Le 14 juin, le CNA a annoncé les neuf premiers projets dans lesquels le Fonds investira environ 1,4 M$ en tout :
- Eve 2050 (Van Grimde Corps Secrets, Montréal)
- The Full Light of Day (Electric Company Theatre, Vancouver)
- The Hockey Sweater: A Musical (Centre Segal des arts de la scène, Montréal)
- Mînowin (Dancers of Damelahamid, Vancouver)
- Le reste vous le connaissez par le cinéma (Carte Blanche, Québec)
- The Storyville Mosquito (Kid Koala, Montréal)
- Treemonisha (Volcano Theatre, Toronto)
- who we are in the dark (Peggy Baker Dance Projects, Toronto)
- Unikkaaqtuat (Les 7 doigts de la main, Montréal; Artcirq, Igloolik; et Taqqut Productions, Iqaluit)
Une deuxième ronde d’investissements sera annoncée à l’automne 2018.
La saison 2017–2018 marquait la première année complète de l’inspirant nouvel atrium du CNA, un ajout rendu possible grâce au Projet de renouvellement architectural du CNA, financé par le gouvernement du Canada.
Les nouveaux espaces publics ont permis au CNA d’accueillir la population locale de manière inédite. La programmation gratuite, pilotée par la productrice associée Amanda Baumgarten, comprenait les Mardis des tout-petits, animés par l’artiste et enseignante locale Jesse Kahat, et les Ateliers de peinture pour aînés les mercredis après-midi. Ces deux activités étaient présentées à la Place Peter A. Herrndorf, un espace qui a aussi accueilli des prestations artistiques, des causeries d’avant-concert, des enregistrements d’entretiens balados et plus encore.
L’équipe responsable des espaces publics a aussi tenu des activités en collaboration avec différentes organisations locales. La série mensuelle des Entretiens avec Paul Wells, présentée en partenariat avec le magazine Maclean’s et CPAC au Pavillon Alan et Roula Rossy, a été un franc succès.
Éducation – Faits saillants
Le Département de l’éducation musicale du CNA a été très actif partout au Canada en 2017–2018, offrant 700 activités distinctes qui ont rejoint quelque 70 000 Canadiens.
L’exemple le plus frappant est le volet de la Tournée Canada 150 de l’Orchestre du CNA dans l’Ouest et le Nord du pays. Avec plus de 130 activités célébrant la collaboration et la réconciliation, les musiciens et les artistes invités de l’Orchestre ont rejoint au-delà de 6 000 élèves, enseignants, leaders et artistes dans onze collectivités au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique. Ces activités comprenaient notamment une résidence de trois jours à l’Université du Manitoba; un sommet suivi d’un concert regroupant des musiciens autochtones à Winnipeg; un atelier sur le partage musical et culturel au Calgary Centre for Newcomers; et une classe de maître animée par le célèbre pianiste Jan Lisiecki de Calgary à l’Université de Saskatoon.
De plus, 20 activités ont eu lieu dans le Nord canadien, dont un atelier d’écriture chansonnière autochtone avec l’auteure-compositrice-interprète de renom Leela Gilday à l’école secondaire Inuksuk d’Iqaluit; et un atelier choral avec des enseignants, dirigé par Alexander Shelley, à Yellowknife et Whitehorse.
Le programme Vive la musique, qui envoie des musiciens-enseignants locaux et invités dans des écoles situées en milieu rural et en régions éloignées, a poursuivi ses activités dans l’Ouest et le Nord du pays. Cette année, le programme s’est étendu au Canada atlantique, après une année pilote en 2017, offrant des ateliers pour jeunes autochtones au St. John’s Native Friendship Centre, et dans le cadre du Saint John School Music Program, avec le compositeur Andrew Miller et les collaboratrices autochtones Deantha Edmunds-Ramsay et Sheila Croteau, en partenariat avec Symphonie Nouveau-Brunswick.
Au CNA, l’Éducation musicale a programmé de superbes concerts jeunes publics dans le cadre de ses séries Musicopains et Aventures familiales TD. Et pendant la Semaine communautaire de l’Orchestre du CNA (12-15 février), des élèves de six écoles locales et des musiciens amateurs adultes ont joué avec les sections des vents, des cuivres et des percussions de l’Orchestre, sous la direction d’Alexander Shelley.
Danse CNA a offert de précieuses occasions de formation et de perfectionnement aux danseurs professionnels et en herbe, et aux élèves en 2017–2018.
Chaque année, les scènes du CNA accueillent quelques-uns des plus grands artistes du monde, et Danse CNA veille à ce que leur savoir-faire soit transmis à la prochaine génération au moyen de classes de maître et d’initiatives comme Thé avec une ballerine et Café avec un chorégraphe. Le 3 octobre, Tero Saarinen a dirigé un atelier de danse contemporaine de deux heures pour des élèves de la School of Dance. Les autres artistes-enseignants invités cette année étaient Belinda McGuire, la célèbre maîtresse de ballet Olga Kostritzky, Jonathan Renna (Ballet national du Canada), Kennedy Kraeling (BJM – Les Ballets Jazz de Montréal), les artistes de cirque français Yoann Bourgeois et Marie Varedin, Yayoi Ban (Royal Winnipeg Ballet du Canada) et Shay Kuebler, danseur et chorégraphe de l’Ouest.
Siôned Watkins, associée en éducation et artiste-enseignante, a organisé de nombreux ateliers et activités avec des chorégraphes et des danseurs locaux, et des collaborations avec des écoles et des entreprises partenaires à Ottawa. L’interprétation de Nelken-Line de Pina Bausch au CNA et les ateliers de chorégraphie avec des élèves de dix écoles d’Ottawa-Gatineau ont été des moments forts de l’année.
La plus vaste initiative nationale du Théâtre anglais en matière d’éducation a eu lieu pendant la tournée de Tartuffe, production de 2013 du CNA adaptée par l’humoriste Andy Jones et mise en scène par Jillian Keiley, dans cinq collectivités de Terre-Neuve.
La tournée comportait 20 activités éducatives et de rayonnement, et 54 ateliers individuels animés par des artistes de la compagnie. Au nombre de ces activités, on compte trois journées de perfectionnement professionnel avec des enseignants et des élèves du district scolaire anglophone à l’est, à l’ouest et au centre de la province; de nombreuses visites aux écoles, aux bibliothèques et aux groupes communautaires; et une journée complète avec des étudiants du campus Grenfell de l’Université Memorial de Terre-Neuve, à Corner Brook. La compagnie a aussi visité trois établissements pénitentiaires à Stephenville, Bishop’s Falls et Clarenville, ce dernier étant la seule prison pour femmes de la province. Ces rencontres ont été mémorables, tant pour les artistes que pour les détenus.
Au CNA, le Théâtre anglais a enchanté les jeunes publics avec des spectacles inventifs. Du 14 au 19 février, le SNAFU Dance Theatre a présenté Table Top Tales au Pavillon Alan et Roula Rossy, l’un des magnifiques nouveaux espaces du CNA. Le spectacle invitait des enfants, à partir de trois ans, à raconter des histoires sur leur enfance que les interprètes animaient aussitôt avec leurs marionnettes.
Le Théâtre français a organisé une série d’activités éducatives et de médiation culturelle pour les spectateurs. Les faits saillants sont nombreux.
Plusieurs artistes de la programmation Enfance/jeunesse sont allés à la rencontre d’élèves de la région dans le cadre de deux projets : Accueillez les créateurs et L’école à l’œuvre. En tout, 24 ateliers ont été offerts à plus de 400 élèves du primaire et du secondaire. Et lors de la 4e édition de l’événement De plain-pied, une cinquantaine d’adolescents ont envahi les espaces publics d’un CNA transformé pour l’occasion en terrain de camping national.
Avec l’aide du Département de l’expérience numérique du CNA, le Théâtre français a réalisé un site Internet bilingue consacré à la création du Wild West Show de Gabriel Dumont et à son contexte historique, et enregistré une dizaine de balados dans lesquels l’animateur Julien Morissette s’entretient avec des artistes au Studio Hexagone rénové du CNA.
Les textes très divers des Cahiers du Théâtre français continuent de susciter curiosité et réflexion chez les spectateurs, leur permettant d’en apprendre davantage sur les pièces à l’affiche.
L’année 2017–2018 était la première d’un Studio Hexagone entièrement reconstruit dans le cadre du Projet de renouvellement architectural du CNA. Plaque tournante du téléapprentissage, de la création de contenus numériques et des programmes de rayonnement du CNA, le Studio est vitré et situé dans un lieu ouvert au public; doté d’une sonorisation et d’un éclairage de qualité studio; et intégré à l’Atelier Belle Shenkman et Desmond Smith. Et grâce à un partenariat avec Rogers, le Studio dispose de services de vidéoconférence de pointe, permettant au CNA de faire reculer les frontières du possible en matière de téléapprentissage, de pratique musicale télématique et d’expérience numérique.
De nombreuses activités de formation à distance ont été tenues à l’hiver et au printemps. Par exemple, Sean Rice, clarinettiste à l’Orchestre du CNA, a donné douze classes de maître à des étudiants de l’Université Memorial à St. John’s. En mars, en partenariat avec Blues in the Schools, le Studio a accueilli pendant une semaine une série d’échanges entre les musiciens ontariens Rick Fines et Catriona Sturton et des élèves de la Kildala Elementary School à Kitimat (C.-B.).
Le 2 juin 2018, jour du 49e anniversaire du Centre national des Arts, les Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle ont rendu hommage à Peter Herrndorf pour l’ensemble de sa carrière. Le même jour, Peter a tiré sa révérence, quittant le poste de président et chef de la direction qu’il occupait depuis près de 19 ans. Sous sa direction remarquable, le CNA est devenu une organisation nationale florissante, déterminante pour les artistes, organisations artistiques et collectivités de tout le Canada.
Peter a concrétisé des idées révolutionnaires, dont la Fondation du CNA, les festivals Scène, CNA Présente, le Fonds national de création, le nouveau Département de théâtre autochtone et le renouvellement architectural du CNA, pour ne citer qu’elles. Toutes ces idées portent la marque de Peter Herrndorf : audacieuses, visionnaires et conçues pour aider les artistes canadiens à raconter notre pays.
Il a métamorphosé le CNA, permis à d’innombrables artistes et organisations artistiques de réaliser leurs aspirations créatives, et fait rayonner les arts de la scène à l’échelle du pays.
Merci, Peter.